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"Le premier devoir de l'homme est de savoir utiliser les moyens appropriés pour arriver au but qu'il s'est prescrit (...)" Primo Levi - Si c'était un homme -

Ecouter avec les yeux, regarder avec les oreilles

La PNL, une approche holistique pour mieux vivre

Longtemps l’Occident a considéré l’humain comme un être pourvu de capacités psychiques ou spirituelles, excluant ainsi l’existence de la corporalité, et ce en faveur d’un travail lié à l’exercice de parole et de la pensée. La PNL est venue proposer un autre paradigme, révolutionnaire et original, qui consiste à intégrer le corps comme pièce maîtresse, essentielle, pour la performance mentale et la programmation des changements.

Que peut le corps ?

Cette étrange question vit le jour dans les écrits de Spinoza, philosophe incontournable du XVII ème siècle, et inaugure une façon radicalement nouvelle de penser l’humain. Parmi toutes les nouveautés de sa pensée, on s’attardera plus particulièrement sur sa remise en question d’une conception du monothéisme qui consiste à ne pas tenir compte du corps, et ce au nom d’une suprématie de l’âme. Depuis lors, la philosophie a cheminé. Aujourd’hui, l’idée que l’humain est un “Tout”, c’est-à-dire un corps et un esprit indissociables, ne fait plus aucun doute. N’est-il pas admis comme certitude indiscutable que nous pouvons somatiser nos chagrins, nos contrariétés, nos pensées enfouies ?

Ne sommes-nous pas informés du fait que les maladies sont tout aussi provoquées par nos tensions intérieures que par des virus, bactéries ou des prédispositions génétiques ?
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes préoccupés par l’épanouissement de notre corps en tant que partie intégrante de notre monde intérieur (méthodes méditatives, exercices physiques, thérapies corporelles, sexualité, wellness, etc…). Corps et esprit s’entremêlent et la prépondérance de l’un sur l’autre est un leurre

C’est d’après ce postulat implicite, qui consiste à appréhender l’humain comme un Tout, un système complet et complexe, que la PNL a amené d’autres questions à la teinte spinoziste : par-delà “ que peut le corps ? ”, Bandler et Grinder se sont interrogés sur “ Que dit le corps ? ” ou encore “ Que fait le corps ? ”

Que dit le corps ?

Dans la mesure où la PNL s’intéresse à l’efficacité de la communication, analyse et modélise ce qui fonctionne dans les rapports entre les humains, et dans le sens où la PNL est une approche qui vise à augmenter les capacités à rentrer en relation avec l’autre, il va de soi qu’elle ne peut négliger la principale source d’informations qui nous est disponible et accessible : le corps. Nommé et perçu comme réservoir sensoriel, le corps est à la fois conducteur, vecteur et traducteur de notre monde interne. Il est aussi réceptacle, filtre et porte d’entrée du monde extérieur. Car c’est grâce au corps que nous recevons des informations de toutes sortes (visuelles, auditives, tactiles, etc) et que nous annonçons nos pensées et nos sentiments (parler, se mouvoir, gesticuler, etc). Par son usage nous établissons une connexion avec ceux qui nous entourent et nous nous ajustons et régulons notre continu échange avec l’environnement

Nous savons que, de façon consciente ou inconsciente, la majorité des informations que nous récoltons à propos de quelqu’un provient non pas des mots qui sont dits mais bien de comment ils sont dits, c’est à dire de ce qui appartient à la corporalité et à l’expressivité. Si nous attendons quelqu’un et qu’il arrive, nous donnerons à notre message “ Tiens, te voilà ! ” une signification différente selon l’intonation et les expressions que nous y ajouterons. Cela peut être un message accusatif (“ Tiens, te voilà : tu es en retard ! ”), un soulagement (“ Tiens, te voilà : enfin ! ”), ou un message chaleureux (“ Tiens te voilà : que c’est bon de te revoir ! ”) et ainsi de suite jusqu’à épuisement de nos expressions implicites.

Ainsi, dans cette perception globale de l’humain et de la communication, la PNL utilise et propose des outils performants d’observation du corps comme pièce maîtresse d’un puzzle complexe : il s’agit “d’écouter avec les yeux” et de “regarder avec les oreilles” toute information susceptible de donner accès aux états internes et aux pensées multiples. C’est ce que l’on nomme la calibration en PNL, c’est-à-dire, une observation fine et précise de la corporalité et des comportements qui livrent du sens et de la signification. Être talentueux en communication c’est avant toute chose devenir un expert de l’expressivité et du détail…

En calibrant nous sommes aussi invités à nous aventurer vers d’autres modes d’expression, à nous ouvrir et intégrer d’autres langages et à y répondre de la façon la plus juste et la plus adéquate. Accueillir la spécificité de l’autre, son idiome unique et personnel c’est le respecter et l’accompagner dans sa différence. Cet accompagnement commence avant toute chose par un ajustement, une gestuelle accordée, une synchronisation corporelle à travers laquelle nous établissons les bases d’un lien confortable et respectueux, en répondant à un vaste vocabulaire inconnu et en tenant un magnifique dialogue sans mots. C’est là le premier degré de la communication, avant le discours et avant le cérébral.

Que fait le corps ?

Si la PNL elle entend le corps comme le lieu privilégié de la transmission et de la réception des messages, elle va aussi défendre l’idée implicite que c’est par le corps que nous pouvons produire des transformations, des changements et des innovations.
Multiples sont les outils technologiques en PNL qui incluent un travail sensoriel et qui impliquent un corps mobilisé : exercer ses cinq sens, se mouvoir dans l’espace, s’accorder corporellement, ancrer tactilement des ressources, s’associer et se dissocier d’états internes par la spatialisation, etc.
Tout vécu, toute action, tout phénomène lié à une existence s’enregistrent avec des empreintes sensitives, des traces affectives ou des vestiges émotionnels. Nous ne pouvons, même si nous le voulions, dissocier nos souvenirs, nos pensées et états d’âme des sensations corporelles et expressions physiques. Pensons à la madeleine de Proust. Pensons aux situations vécues dans le passé qui, une fois remémorées, s’accompagnent systématiquement d’un bien-être ou d’un mal-être.

Retrouver l’élément déclencheur d’un comportement répété (Ex : Depuis que ma maîtresse s’est moquée de moi devant la classe quand j’étais petite, je rougis !), reprogrammer une conduite indésirable (ex : “ J’aimerais ne pas rougir en public et surtout devant mon chef ! ”), transférer des ressources d’un contexte à l’autre (ex : “À la maison je n’ai pas ce problème, je ne rougis jamais … ”), faire vivre des talents enfouis (ex : “ Je suis très à l’aise avec les enfants, surtout quand je fais animations dans l’école de mon fils… ”), tout cela ne va pas sans le corps et tout son réservoir intérieur. Il s’agit de se connecter à des états qui sont porteurs de ressources, de les faire voyager à l’intérieur de notre mental et de notre corps, de les programmer à l’avance, de les activer quand nécessaire.

En PNL, le corps est sollicité pour donner de la consistance au mental et à son discours. Produire des changements durables et probants implique de mettre en mouvement le « tout” d’un être et pas uniquement le pan “psychologique”. Notre cerveau étant un expert en stratégies (visant essentiellement à mieux vivre), il ne peut aboutir à des changements et à des adaptations que par la reprogrammation simultanée des pensées, émotions, sensations et comportements et donc a fortiori par le corps.